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Le perce-neige, au cœur de l’hiver

  Dans nos régions, l’hiver, il est facile de croiser la route du petit perceneige. Au jardin, il pousse bien dans des lieux abrités et ensoleillés ; au naturel, on l’observe dans les forêts fraiches riches en humus  et dans les vallées mouillées, en compagnie de l’aulne et du frêne.

Répandu depuis l’ouest humide de l’Espagne jus qu’aux montagnes plus rudes du Caucase et cramponné à l’hiver, le perce-neige remet un peu de raison dans ce monde que cham boule le changement climatique. Un peu de raison ? Oui, car après de si fortes variations climatiques et en choisissant de fleurir au cœur de l’hiver, il replace la végétation dans la bonne direction : avec la nouvelle année, n’est-il pas quasiment le premier à ouvrir la voie ? Sa douceur fera le reste. En annonçant des jours plus ensoleillés, moins froids et plus tendres, sa floraison est à même de susciter l’optimisme et de remettre le sourire aux lèvres.  

Fleurir avec le Froid

Déjà, littéralement, il « perce la neige », ce que rappelle le nom de l’espèce nivalis qui, en latin, signifie « neige ». Il est vrai qu’il réclame le froid pour fleurir. Et si la neige s’attarde un peu en saison, en février par exemple, il n’est pas rare de voir sa timide corolle, aussi blanche qu’elle mais joliment marquée de vert, se pointer avec élégance au-dessus du manteau poudreux. de lait et de neige Le perce-neige est aussi joliment nommé « goutte de lait », « clochette d’hiver », « nivéole » ou encore « galanthe des neiges ». Ses boutons floraux inclinés évoquent une goutte de lait frais, tandis qu’à leur base se détache une petite spathe canaliculée qui semble vouloir les protéger et qui, plus fort encore, leur permet de percer la neige.

Cousin de l’oignon

Comme de nombreuses Mono cotylédones (certaines familières de nos assiettes telles que l’ail ou l’oignon), le perce-neige est une plante à bulbes. Riches en nutriments, ses tiges souterraines lui permettent de passer la mauvaise saison. Petit mais vivace, il développe deux feuilles planes, à nervures parallèles, engainantes, d’un beau vert tendre… Ces feuilles annoncent les fleurs blanches, plus tardives à sortir : solitaire, chacune d’elles développera, à l’extérieur, de délicates veines, comme des traits verts. Ce sont trois tépales (ni pétales, ni sépales à proprement parler) derrière lesquels se cachent les étamines orangées, des tépales qui retombent doucement, toujours inclinés vers le sol.

Des bulbilles et des fourmis

Une fois défleuris, déjà dépassés par les feuilles, les tépales disparaissent, mais non pas le perce-neige que l’on reverra, l’an née suivante, à la même place. Et si, par miracle, il se retrouve un plus loin, sur un autre massif, c’est, cette fois, grâce aux four mis qui, raffolant de ses graines riches en huile, auront dispersé ces dernières au gré de leurs déplacements.

Une plante toxique

Le perce-neige possède des propriétés pharmaceutiques, dont l’amateur doit pourtant absolu ment se méfier. Car son bulbe est toxique et riche en alcaloïdes qui peuvent provoquer de graves trouves digestifs. En revanche, la science médicale a, chez lui, repéré des molécules qu’elle utilise pour soigner ou du moins ralentir certaines maladies graves, telle que la maladie d’Alzheimer.  

Entre croyances et légendes

Autrefois, moines et moniales plantaient volontiers le perce neige au jardin tandis que les paysans la toléraient sans doute sur une ou deux plates-bandes, histoire de se réchauffer les yeux par mauvais temps. D’ailleurs, il est au cœur de belles légendes qui couraient la campagne d’hier. Déjà, pour des motifs religieux, on l’associe à la Chandeleur, ce 2 février qui vient quarante jours après Noël ; puis, sur un mode plus païen mais qui, là encore, a à voir avec la fin des frimas, on raconte que la sorcière Hiver, ne voulant pas lâcher prise, aurait blessé la jeune fée Printemps : sur une goutte de sang chaud, tombée sur la neige, aurait alors surgi un perce-neige. Et quelques autres légendes encore qui montrent à quel point la fleur symbolise l’annonce des beaux jours à venir.

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