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Le Tchad, pays d'élevage et d'agriculture familiale

Ancienne colonie française, le Tchad est classé parmi les pays les plus pauvres du monde. Il détient pourtant des ressources naturelles et un potentiel agricole, qui ne demanderaient qu'à être exploités à la bonne mesure pour subvenir aux besoins de la population.

A l'heure où le manque d'eau et le sujet de l'irrigation et du stockage d'eau font débat en France, d'autres pays ont des problématiques agricoles d'une toute autre ampleur. C'est notamment le cas du Tchad ; un pays enclavé de l'Afrique Centrale, flanqué d'un climat continental chaud avec une pluviométrie très variable d'une année sur l'autre et un risque important de sécheresse. Le tiers nord de cet Etat est désertique, il fait partie de l'immense Sahara. Ici vit un habitant au kilomètre carré, pour qui l'autonomie alimentaire est vitale.

 

Une irrigation précieuse

Que ce soit pour le maraîchage ou l'élevage, le nerf de la guerre c'est l'eau. Dans le nord du Tchad, elle doit souvent être recherchée à 70 mètres de profondeur. Les éleveurs accompagnent régulièrement leurs bêtes vers les puits et plans d'eau, où viennent s'abreuver ânes, chèvres, dromadaires… Rendu possible par des retenues d'eau permettant l'irrigation, le maraîchage est limité mais présent. Les exploitations se regroupent autour des barrages pour bénéficier des installations. La surface irrigable est immense mais les moyens ne sont pas mis à disposition pour de tels projets… Les agriculteurs cultivent tomates, carottes, patates douces, pommes de terre, oignons, dattes ou encore mangues. Leurs jardins sont clos par des haies en buisson d'épines, pour éviter que les animaux d'élevage, en liberté, ne viennent consommer les cultures.

 

Mais ici comme ailleurs, le changement climatique se fait durement ressentir. Certaines oasis naturelles, qui permettaient d'abreuver les bêtes, sont désormais asséchées toute l'année, obligeant les éleveurs à emmener leur troupeau encore plus loin.

 

Le cheptel le plus important d'Afrique

Et ces éleveurs sont nombreux, puisque le Tchad détient le plus important cheptel du continent africain. Au nord, on trouve plutôt de l'élevage de dromadaires et de chèvres, et au sud et au centre, des élevages de bœufs. L'élevage d'ovins est également développé, notamment au sud-ouest, avec les moutons arabes à poil long, les moutons peulhs et Kirdi. Chèvres du Sahel et chèvres du sud sont également représentées surtout dans le tiers méridional, là encore principalement pour de l'autoconsommation de viande et de lait, ainsi que les volailles. La culture de luzerne constitue une source de fourrage importante.

 

Des projets de création d'abattoirs sont en cours, pour transformer et ainsi conserver la plus-value au sein du pays. Car à ce jour, les bêtes sont vendues à des prix très bas, et ce sont les pays acheteurs-transformateurs qui bénéficient de la marge de la vente des produits transformés. L'export sous le label bio est aussi envisagé, les conditions d'élevage extensif pouvant le permettre. Mais en attendant, la plus-value s'en va.

 

Des ressources sous-exploitées

L'agriculture poursuit un but de subsistance pour les familles. Chacune élève quelques animaux pour assurer son alimentation, et cultive parfois, lorsque cela est possible, légumes et céréales. Cette production vivrière est une réponse immédiate à l'insécurité alimentaire et à la pauvreté. Mais le potentiel de surface agricole est sous-exploité et la production n'est pas optimisée, les Tchadiens n'étant pas formés ni équipés pour des techniques modernes plus rentables.

 

Malgré le développement du secteur pétrolier depuis 2003, l'agriculture - et notamment l'élevage - demeure la base du développement économique dans ce pays très majoritairement rural, comme dans la plupart des pays du Sahel. Principalement avec le coton, provenant du sud du pays, dont la production est aujourd'hui fragile, chahutée depuis la chute des prix. Le Tchad est par ailleurs le deuxième exportateur mondial de gomme arabique* brute, derrière le Soudan. Quant à l'aliment de base des Tchadiens, le millet, il représente la première production vivrière devant le riz, le sorgho, le manioc, l'igname, la canne à sucre et l'arachide.

 

Les ressources sont là, les hommes pour les exploiter aussi, mais il manque les moyens pour investir dans les installations et dans la formation. La sécurité alimentaire de cette belle nation en dépend pourtant.

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