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Les archives, garantes de la mémoire collective

  Plongée dans un univers méconnu, garant de notre histoire locale… Les archives départementales.

Les archives d’Indre-et-Loire sont réparties sur deux sites : l’un à Tours, où sont conservées les archives de l’an 837 à 1940 ; l’autre à Chambray-lès-Tours, regroupant les archives publiques et privées postérieures à 1940, celles du cadastre, les fonds photographiques et les archives communales depuis la Révolution. Dans ces lieux méconnus, se succèdent des salles appelées « magasins », abritant des épis (rangées), constitués de travées (étagères) divisées en tablettes. Tout un monde… Le tout, surchargé de documents papier, est maintenu à une température comprise entre 16 et 20°C, avec une humidité relative de 45 à 55 %. Les fonds photographiques et négatifs sont tenus encore plus au frais. Un atelier est consacré à la reliure et la restauration de documents. On le sait peu, mais « il est interdit de détruire des archives publiques sans l’autorisation des archives départementales », indique Arnaud de Castelbajac, directeur adjoint des archives départementales d’Indre-et-Loire. Il s’agit des documents produits par des administrations, collectivités territoriales, chambres consulaires, organismes chargés de service public… Au final, 1 à 5 % sont conservés. Et ce, « s’ils présentent un intérêt pour l’avenir : pour une recherche historique, familiale, généalogique, sur le passé de bâtiments... », complète-t-il. 

Un intérêt historique, juridique, sociologique…

Les archivistes ont notamment été chargés de déterminer qui était propriétaire des remparts de la citadelle de Loches. L’étude a pris un an. « Nous avons fait l’historique des parcelles bordant les remparts, en nous appuyant sur les minutes notariales, le cadastre et les hypothèques, raconte le fonctionnaire. Il a également fallu faire des recherches sur l’histoire des différentes parties de la citadelle. » A Chambray, on trouve notamment l e fonds de Ménie Grégoire – qui a vécu en Touraine –, connue pour avoir animé l’émission d’écoute et de parole « Allô Ménie » sur RTL de 1967 à 1982. Les lettres d’auditrices qu’elle a reçues et pas moins de 2 000 bandes sonores y sont conservées. Un trésor pour les sociologues et historiens. Des documents privés peuvent également être recueillis, concernant des entreprises, des associations, des familles, s’ils présentent un intérêt historique. Certaines archives touchant à la vie privée, à la sécurité publique ou au secret des affaires restent confidentielles. « Certains jugements, comme ceux d’adoption, ne sont pas communicables avant 100 ans par exemple », illustre Arnaud de Castelbajac. Les documents collectés font l’objet d’un bordereau de versement. « Il précise la date et la description de chaque document en une ou deux lignes, expose-t-il. Notre service développe ce bordereau, lui attribue un numéro de série (2330 W par exemple), qui sera enregistré dans un logiciel métier. Grâce à un moteur de recherche, le document pourra ainsi être identifié et localisé. »

Bientôt la fin des archives papier ?

Voilà comment chacun peut ensuite, sur rendez-vous, venir consulter à Chambray des documents pour retrouver l’histoire d’une maison, une demande administrative sur une mitoyenneté… « Parmi les demandes que nous recevons, nous avons beaucoup de démarches familiales, de recherches généalogiques, immobilières, ou de requêtes de généalogistes professionnels cherchant des héritiers », synthétise Jean-Michel Robinet, archiviste à Chambray. Le service des archives est amené à évoluer, avec la digitalisation. « Les autorisations d’urbanisme et permis de construire par exemple sont aujourd’hui dématérialisés », pointe Arnaud de Castelbajac. Un système d’archivage électronique est désormais en place depuis 2014, seule la forme change. Mais la fin du papier, ce n’est pas pour tout de suite : « les notaires gardent leurs minutes pendant 75 ans avant de nous les verser, et c’est 50 ans pour les communes », précise-t-il. Les étagères des deux sites devraient donc continuer à se remplir encore un certain temps ! L’ère numérique confronte en revanche les services à la dépréciation des supports. « Les formats, les logiciels utilisés pour enregistrer les données peuvent devenir obsolètes, souligne le directeur adjoint. Nous assurons donc une veille technologique pour faire migrer les supports, les fichiers lorsque c’est nécessaire. » Un atelier est d’ailleurs dédié à la numérisation de fonds photographiques. Sous quelque forme que ce soit, l’objectif reste le même : préserver la mémoire d’intérêt public.

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