INTERVIEW/
« Les orages rythmeront l’été »
Le début du mois de juillet a été marqué par de violents orages. Décryptage avec Emmanuel Buisson, docteur en physique de l’atmosphère et directeur recherche et innovation à Weather Measures et Weenat.
Le début du mois de juillet a été marqué par de violents orages. Décryptage avec Emmanuel Buisson, docteur en physique de l’atmosphère et directeur recherche et innovation à Weather Measures et Weenat.
Comment se forment les orages et pourquoi est-il si difficile de les prévoir ?
Emmanuel Buisson : Un orage se forme par l’entrée d’une dépression Atlantique, froide et humide, dans les terres françaises, où elle rencontre un anticyclone, chaud et sec. La confrontation est d’autant plus violente lorsque l’écart de température, entre ces deux masses d’air, est important. L’air chaud est alors avalé par la dépression. Il monte en altitude, où il va condenser au Emmanuel Buisson. contact d’un air toujours plus froid et former des nuages, des gouttes d’eau, des grêlons… Là encore, plus les écarts entre le chaud et le froid sont importants, plus l’air va monter vite. Il peut passer de 1 000 m d’altitude à 8 000 m en moins de trente secondes ! Puis, cet air va redescendre pour remonter, et ainsi de suite. Il fait le yo-yo jusqu’à ce qu’il parvienne à s’évacuer. À de telles vitesses, il est impossible de prévoir quand et où exactement l’orage va se former. Aucun modèle informatique ne le peut. Nous pouvons seulement suivre les situations en temps réel, via un radar et voir se former les cellules orageuses. Selon les cas, nous pouvons anticiper quinze minutes à deux heures avant que n’éclate l’orage au sol. La saison estivale a démarré sous les orages.
Va-t-elle se poursuivre ainsi ?
E. B. : Les prévisions météo donnaient, jusqu’alors, un mois de juillet et août très secs. Finalement, les modèles nous donnent des prévisions chaudes et orageuses. Le phénomène El Niño (voir encadré), en cours dans le Pacifi que, a un impact indirect sur le climat en France. Il participe à faire remonter de l’air chaud et de l’instabilité sur le Portugal. Indéniablement, il infl uence les échanges en Méditerranée. Mais dans quelles mesures ? Cela, nous l’ignorons.