Méteil : des intérêts indéniables
Le méteil peut être considéré comme une culture à part entière ou en couvert productif lorsqu’il est associé à une prairie. Ces deux approches d’intégration s’adaptent à tout système d’exploitation fourrager.

L’introduction de prairies multi-espèces sous couvert de méteil offre des leviers agronomiques tels que le recul de la date d’implantation de la prairie, ainsi qu’un salissement moindre. « Avec le changement climatique, l’implantation classique des prairies fin août/début septembre devient de plus en plus compliquée, notamment à cause des périodes de sécheresse. Alors que le couvert de méteil offre à la prairie de meilleures conditions d’implantation. De plus, lorsque le méteil prend place, il réduit l’espace disponible aux adventices et donc leur développement », a introduit Natacha Lagoutte, lors de la visite d’essai sur la thématique à la Ferme expérimentale des Bordes, fin avril. Par ailleurs, si le temps le permet, le méteil améliore l’autonomie protéique ainsi que le stock fourrager. « Il est une bonne alternative pour tendre vers l’autonomie protéique selon le stade de récolte, autonomie qui est compliquée à obtenir dans les exploitations », a continué la conseillère fourrage à la chambre d’agriculture de la Creuse.
DIVERSES STRATÉGIES D’INTÉGRATION
Dans un système tout herbe, le méteil peut être implanté en vue de réaliser une prairie sous couvert. Dans ce cas-là, son semis peut être fait fin septembre, voire début octobre, soit simultanément avec celui de la prairie, soit en deux passages ; tout dépend du matériel disponible et de la stratégie d’exploitation. Une première récolte au printemps, fin avril/début mai selon les objectifs fixés par l’éleveur, sera suivie d’une seconde coupe avec la prairie, laquelle aura bénéficier de l’effet structurant du méteil pour bien s’enraciner. Une prairie sous couvert de méteil offre l’opportunité d’avoir plusieurs coupes dans l’année. « Dans un système tout herbe, l’intégration d’un méteil dans la rotation peut être intéressante également lorsque l’exploitant souhaite casser une prairie permanente vieillissante et offre une alternative au classique Semis de méteils (MCPI = Mélange céréales protéagineux immature) + semis simultané de prairie (= sous couvert) + semis de prairie (ex : à la volée) semis de prairie Semis culture de printemps (ex : maïs, tournesol…) Semis culture d’été (ex : moha, sorgho, trèfle d’Alexandrie…) Semis de culture d’hiver Récolte Récolte Récolte Récolte Oct Oct Mars Mai Juin Août Sept Récolte Récolte C1 Récolte C1 Récolte C2 Récolte C2 coup de labour suivi d’un resemis de prairie. Le méteil avec son système racinaire va restructurer le sol, et offrir de meilleures bases pour la prairie à venir. Il s’agit d’un bon outil, lorsque l’on n’a pas la possibilité de faire des céréales ou du maïs », a développé la conseillère. Dans le cadre de rotation avec du maïs ou d’une culture de printemps comme le tournesol, les périodes de semis du méteil se situent également sur l’automne ; en revanche, la récolte sera plus précoce (début/mi-avril) pour libérer la parcelle en vue des semis des autres cultures. « Dans cette approche, le méteil sera vu comme une double culture, alors qu’associé à une prairie il est comme un petit bonus », pointe-t-elle