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Moisson : des déceptions et de bonnes surprises

Malgré de grosses disparités en fonction des secteurs géographiques, les conditions climatiques n’ont pas été préjudiciables partout pour les orges d’hiver et les premiers colzas engrangés.

La récolte des orges d’hiver a débuté dans le département mais l’hétérogénéité reste le maître-mot. Certains agriculteurs ont réussi à ramasser l’ensemble de leur sole alors que d’autres n’ont pas encore trouvé la fenêtre météo pour intervenir. « Certains équipent déjà les moissonneuses avec les coupes à colza quand d’autres s’impatientent pour ramasser les orges », résume un agriculteur du nord-ouest de la Touraine.

 

Malgré l’année qui s’annonçait catastrophique suite aux nombreux aléas rencontrés durant la campagne, les premières récoltes d’orges engrangées oscillent entre 40 et 70 voire 80 quintaux dans le nord Touraine. Pour un agriculteur du Castelrenaudais, « malgré qu’on ait enterré la machine, nous dépassons les 70 q de moyenne. La pluviométrie du mois de mai a assuré ce rendement correct mais a lessivé les PS. Les meilleures orges dépassent difficilement les 64 kg/hl. »

 

 Sur le secteur sud Touraine/ Richelais, la surprise est là aussi importante. Un responsable de coopérative précise que « excepté de grosses déceptions dans les parcelles ayant subi des épisodes de gel importants, la moyenne est supérieure d’une tonne par rapport à la moyenne habituelle de notre secteur de collecte. » En effet, outre un manque de pieds parfois, la bonne fertilité des épis ainsi que la présence de gros grains ont largement compensé. Toujours sur ce secteur, les premiers colzas ont pu être ramassés entre les gouttes. Les rendements varient entre 25 et 40 q. « Même les terres superficielles parviennent à gagner 10 q », enchérit-il. Ces résultats s’expliquent avant tout par « l’absence d’excès de chaleur significatif et aucune rupture d’alimentation des plantes. »

 

DES RENDEMENTS DU SIMPLE AU DOUBLE

Dans la région de Montrésor, les rendements d’orge d’hiver vont du simple au double, oscillant entre 40 et 80 q en fonction des types de sol et de l’impact ou pas du gel. Les zones séchantes ont pâti du manque de pluviométrie lors de la formation des grains et le gel a engendré par endroits des pertes de rendement conséquentes et irréversibles. Les premiers colzas récoltés sur ce secteur font état d’un rendement de 3,5 tonnes à l’ha avec une humidité de 8 %. Ces chiffres restent encourageants pour les blés tendres, même si la pluviométrie incessante augmente sans cesse le risque de germination sur épis. Les PS pourraient aussi s’en ressentir. Certaines parcelles affichent un nombre d’épis noirs important à cause de la fumagine. Ce champignon, qui se développe sur des plantes arrivées à maturité récoltées tardivement, n’a cependant aucune incidence sur le rendement. Le potentiel de perte de qualité étant plus sensible sur cette culture, certains exploitants la privilégieront face au colza, « qui peut tenir le coup encore un peu. »

 

« Au prix du marché actuel, le chiffre d’affaires à l’hectare devrait être confortable et permettra à certaines exploitations en difficulté, on l’espère, de renflouer leur manque de trésorerie », espère un agriculteur du Lochois. Cette analyse est cependant à corréler avec la hausse continue des charges d’intrants, de pièces détachées et de fioul. L’ammonitrate a par exemple augmenté de presque 100 euros/tonne en quelques semaines. Autre bémol, le manque de paille ! Malgré des épis fournis, les céréales à paille ne sont pas bien hautes et les éleveurs risquent une fois de plus de manquer de matières premières pour leurs animaux.   

 


- Du côté des foins -

Le terme « hétérogénéité » qui caractérise cette année la récolte des grains s’applique également à celle des foins. Certaines exploitations ont réussi à ramasser une grande partie de leur production alors que d’autres, météo capricieuse oblige, ont tout juste commencé. Suite aux précipitations excessives, les parcelles encore sur pied sont bien souvent versées. Le problème de la quantité ne se pose pas mais les conditions de ramassage restent délicates cette année et la qualité s’en fera irrémédiablement ressentir. Les luzernes, qui demandent entre deux et trois jours de séchage, sont pour beaucoup d’entre elles encore sur pied. « Elles sont prêtes à être récoltées depuis une bonne quinzaine de jours », relate un agriculteur tourangeau, mais la météo, elle, ne l’est pas !

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