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Moisson : des rendements surprenants

Prix, rendements, les clignotants sont au vert pour la moisson 2021. Pour la majorité, les cultures sont finalement passées entre les gouttes des aléas.

Après un printemps chaotique, les moissonneuses déversent leur verdict dans les bennes. Même les opérateurs les plus mesurés peinent à cacher leur enthousiasme. Les rendements en orges, souvent qualifiés « d’exceptionnels » crèvent les plafonds connus dans la région, tout comme ceux du colza. La récolte des blés, entrée dans le dur dimanche, dévoile aussi un millésime très prometteur. Autant de situations favorables que complètent des tournesols et des maïs géants propulsés par le duo, racine à l’humidité mais tête au soleil.

 

Bien sûr ce tableau idyllique ne doit pas occulter les mauvais rendements des terres séchantes dont les cultures ont été privées d’eau en mars-avril. Idem pour les parcelles couchées et les colzas gelés ayant relancé une floraison tardive. Ici et là en Indre-et- Loire, des agriculteurs déplorent des pertes parfois importantes de parcelles versées et parfois regermées au sol et de secteurs entiers fortement grêlés comme à Orbigny. Emmanuel Périn se dit déçu : « le blé paraissait beau mais l’impact de la grêle du 19 juin a été plus important qu’imaginé. J’escomptais 90 q, finalement ce sera un peu au-dessus de 70 q. » Au silo Agrial de Genillé, le responsable Cyril Hardion jauge le rendement de l’orge entre 63 et 67 q ; un résultat handicapé par les dégâts de gel. « Le début de la récolte a été ralenti par l’humidité remontant dans les cultures, imposant parfois d’arrêter tôt et de démarrer assez tard en journée », déclare-t-il.

 

Jean-Philippe Martin, sociétaire de la Cuma du Ruban, évoque des rendements en orge disparates allant de 40 à plus de 80 q selon la nature du sol et le pourcentage de gel, dans le secteur de Betz-le-Château.

 

Dans la vallée de la Creuse à Barrou, Freddy Renaud exprime sa bonne surprise. « Ici je cultive des terres veineuses avec de nombreux secteurs séchants. J’ai récolté plus de 80 q sur 12 ha et le rendement dépasse 85 q en bonnes terres. Côté poids spécifique, je n’ai rien en dessous des normes ». Toujours dans le sud Touraine, à Charnizay cette fois, Franck Mallet - chargé d’organiser le calendrier de la Cuma Arc en ciel - résume la situation en quelques mots : « l’orge, c’est bon à très bon avec des rendements entre 70 et 80 q. Les colzas se situent entre 27 et 45 q. Concernant les blés, on commence tout juste de faucher les 280 ha prévus à raison d’un premier tour d’un jour par adhérent. »

 

En vallée de l’Indre à Chédigny, Valéry Boué moissonne depuis dimanche avec la machine de la Cuma des Loups. Localement, les rendements de colza varient en fourchette basse de 25 à 30 q, rien d’exceptionnel, et de 40 à 50 q dans les terres à fort potentiel. « En blé c’est mitigé, on a du rendement sans qualité et les tempêtes ont couché bien des parcelles ». A quelques encablures sur le plateau de Champeigne, Laurent Moreau atteste des rendements d’orges entre 70 et 82 q (PS : 62/63) et des orges de brasserie à 12 de protéines. « Côté colza, des parcelles envahies par les adventices ne dépassent pas 15 q mais les autres sont à 30/35 q dans les secteurs de Dolus-le-Sec et Manthelan. Quant au blé dur, on oublie mais globalement les agriculteurs du secteur parlent d’une année correcte. »

 

Les agriculteurs du nord du département affichent aussi un sourire de circonstance. A Crotelles, aux Hermites, à Monthodon, la récolte des orges est qualifiée de très satisfaisante. Michel Vaudour qui vit la dernière moisson de sa carrière parle de colzas entre 37 et 40 q de moyenne, « 30 q dans les sables voire 50 q ou plus dans les terres fortes ». Les premiers blés présentent sur le secteur des rendements allant de 65 à 70 q en terres séchantes et de 80/90 q voire plus de 100 dans les meilleures terres du nord Loire.

 

L’autre bonne nouvelle vient des prix : les acomptes colzas sont annoncés entre 340 et 360 €/t et les blés entre 185 et 188 €/t.

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