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Nouvel arrêté abeilles : vergers, mission impossible

Les arboriculteurs de la section fruits de la FNSEA 37 ne comprennent pas la logique de l’arrêté abeilles, qui prévoit des contraintes intenables.

Julien Denormandie avait promis sa révision après avoir accordé une dérogation de trois ans aux néonicotinoïdes en 2020. À partir du 1er janvier 2022, avec le nouvel arrêté « abeilles », les agriculteurs devront attendre deux heures avant le coucher du soleil pour réaliser leurs traitements sur cultures mellifères en fleurs.

 

Pour les arboriculteurs de la section fruits de la FNSEA 37, cette réglementation va entraîner de lourds surcoûts et des situations ingérables. Interdire les traitements fongicides et herbicides de jour pendant la floraison, à une période où il faut passer entre les épisodes pluvieux, « c’est mission impossible », alerte Sébastien Delareux. C’est « synonyme de travail de nuit des chefs d’exploitation et salariés dans une période tendue qui fait souvent suite à des nuits courtes liées à la gestion du gel », poursuit Nicolas Robert. « La profession n’a pas les moyens de payer les 50 % de plus prévus pour le travail après 21 h ».

 

Pour Eric Bonvin, « cela induit des horaires incompatibles avec la vie de famille. Les pulvérisateurs de vergers sont bruyants, cela va exacerber les conflits de voisinage ». Il précise aussi qu’en vergers « conduire de nuit entre les rangs n’est pas simple, le risque d’accident est réel ».

 

Les arboriculteurs utilisent, lorsque c’est nécessaire, des fongicides lors de la période de floraison. Des apiculteurs amènent des ruches lors de cette période. Depuis des décennies, la cohabitation se passe sans encombre. Cela démontre que les molécules sont compatibles avec les abeilles. Pourquoi interdire alors le traitement par simple principe de précaution ? Les arboriculteurs ne comprennent pas la logique de l’arrêté : on demande aux firmes de prouver lors de l’AMM que le produit respecte les abeilles. Si l’étude indique qu’il n’y a pas de difficulté, pourquoi interdire son utilisation en journée ?

 

Pour la section fruits de la FNSEA 37, « les ajustements prévus et le délai d’application doivent permettre de revoir la copie d’ici juillet 2022. Le traitement fongicide de jour doit rester possible. Sans cela, il y aura à la fois d’énormes surcoûts pour les seuls arboriculteurs français face à la concurrence, par exemple polonaise, et la quasi-certitude du non-respect des règles s’il pleut lors de la floraison. Que veut le gouvernement : l’importation de fruits qui n’auront pas ces contraintes de production et la fin des vergers en France et des emplois correspondants ? »

 

LA VIGNE CONFIRMÉE NON ATTRACTIVE

 

Le monde viticole est globalement satisfait des résultats de la négociation. « La vigne est classée en culture non-cible », explique Benoit Gautier pour la FAV 37- 72. Les viticulteurs peuvent donc continuer à traiter de jour. L’autre épine potentielle dans le pied des cultures pérennes était la définition de la zone de butinage. L’arrêté précise que cela ne concerne pas les cultures en production et donc pas l’enherbement entre rangs. Le traitement fongicide (et herbicide) sans fauche ou broyage préalable du couvert reste possible.

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