Passe croisée réussie entre élevage et rugby
Entrainements, compétitions, mais aussi vêlages ou encore fenaison... allier loisir sportif et activité professionnelle, tout en conservant une vie de famille, est un réel défi pour Baptiste Girard, jeune éleveur allaitant à Betz-le-Château. Témoignage.
Entrainements, compétitions, mais aussi vêlages ou encore fenaison... allier loisir sportif et activité professionnelle, tout en conservant une vie de famille, est un réel défi pour Baptiste Girard, jeune éleveur allaitant à Betz-le-Château. Témoignage.


Le Loches Rugby Olympic Club (LROC) existe depuis 1971. A 29 ans, Baptiste Girard vient de prendre sa 10e licence consécutive au sein du club lochois. « C’est pour moi un échappatoire et l’occasion de voir du monde », introduit le jeune éleveur de Betz-le-Château. Et est-ce utile de rappeler que le sport au ballon ovale est bien connu pour ses moments conviviaux ! Alors que les joueurs du LROC évoluent en Régional 2 et sont amenés à faire des déplacements un peu partout en région Centre. Ils sont attachés à la notion de collectif, de partage et de bonne humeur. « Nous sommes une grande famille, résume le troisième ligne centre du club. Chaque vendredi, après l’entraînement, un repas est préparé par l’un des joueurs. C’est l’occasion de discuter sport entre nous, mais pas que. On échange sur divers sujets, mais pas du boulot ! » Même si trois agriculteurs composent l’équipe de Loches.
L’OCCASION DE FAIRE VIVRE NOS PARTENAIRES »
En cette période de Coupe du monde de rugby, et pour ne rien louper des matchs de poules, les joueurs se retrouvent chez leurs partenaires pour suivre leurs héros sur grand écran. « Nous souhaitons faire vivre chacun de nos sponsors, insiste Baptiste Girard. Ils nous font confiance, certains depuis de nombreuses années. C’est normal que nous jouions le jeu en les faisant travailler lors de grands événements comme la Coupe du monde. » C’est pour cette raison que tant que la France concourra dans la compétition, les joueurs du LROC changeront de bar à chaque match. « Si la France est éliminée, on avisera pour savoir si on continue à aller voir les matchs ensemble », ironise Baptiste Girard. Coté vie professionnelle, l’éleveur récemment installé à Betzle-Château, alterne entre soins aux vaches et entraînements sur le gazon. « Nous avons deux entraînements par semaine, auxquels s’ajoutent les matchs, trois dimanches sur quatre. » Il reconnaît « ne pas mettre beaucoup les pieds dans la stabulation les dimanches entre le mois de septembre et le mois de mars », période de pleine saison sportive. « Les sessions d’entraînement sont aussi des soirées où je ne vois pas mes enfants, » regrette parfois ce père de deux enfants en bas-âge. Avant de poursuivre : « j’ai la chance d’avoir mon père, éleveur allaitant également, proche de mon exploitation. C’est bien souvent lui qui s’occupe de mes animaux le dimanche, même si nous jouons à domicile un dimanche sur deux. »
DU SPORT, MAIS PAS SEULEMENT
Faire vivre un club de rugby exige aussi des recettes. Pour équilibrer les comptes de l’association, des joueurs du LROC (Ovaloches) réalisent deux événements dans l’année. « Nous tenons des buvettes lors de la foire de Pâques à Loches, ainsi que sur le camping d’Yzeures’n’Rock, un festival de musique à l’extrême sud du département », détaille l’éleveur allaitant. Quoique très chronophage, c’est l’occasion pour l’association d’assurer son équilibre fi nancier. « Malheureusement, le festival d’Yzeuressur-Creuse tombe bien souvent durant le début de mes vêlages », regrette Baptiste Girard, avant de conclure : « il est vrai que c’est parfois difficile d’être à la ferme, à la maison et sur le terrain ! »