Aller au contenu principal

Penser son intervention en fonction du sol, du climat et de la plante

Pour les deux associés du GAEC de Beauchene dans le Lochois, le travail du sol se module en fonction de trois critères principaux : le climat de l’année, le précédent et la culture envisagée, et enfin le type de sol. Témoignage. 

A Orbigny, les deux associés du GAEC de Beauchene exploitent 460 ha de céréales.  La mise en place de cultures de printemps dans la rotation (de type blé, orge d’hiver, colza, blé, tournesol ou maïs grain) permet de disposer de parcelles relativement exemptes d’adventices. La SAU, drainée à 80 %, est composée de limons battants et de perruches argileuses.

UNE STRATÉGIE DE TRAVAIL DU SOL TRÈS VARIABLE

Avant un colza cultivé avec une plante compagne, bien souvent derrière une orge d’hiver, du lisier de porc déshydraté est apporté. Il est incorporé dans le sol avec un passage de déchaumeur à disques. Les céréaliers passent ensuite le décompacteur afin de fissurer le sol (pour le pivot du colza.) Le décompacteur est accouplé à la herse rotative « pour obtenir une terre fine, indispensable à une bonne levée », précisent-ils.  Les parcelles sont ensuite roulées pour conserver la fraicheur. Un passage de glyphosate à 1 l/ha est parfois envisagé avant le semis, en fonction du verdissement de la parcelle. Pour diverses raisons agronomiques (apport d’azote de l’air, éloignement des ravageurs, couverture du sol, etc.), le semis se fait en deux temps. Les graines de féverolle sont d’abord mises en terre à l’aide d’un semoir à dents. Puis un second passage est opéré pour semer le colza avec un semoir à disques Lemken Solitair 9 combiné au déchaumeur Héliodor du même constructeur. Concernant les semis d’orge d’hiver, la stratégie varie. Si l’été est humide, à l’instar de 2023, un déchaumeur à disques est passé post moisson pour déstructurer les chaumes de blé et réaliser un faux semis. Courant septembre, un simple passage d’un canadien Lemken (modèle Karat) est réalisé avant l’intervention du semoir à disques. En cas de parcelle à problématique de résistances aux herbicides, principalement sur vulpins, les deux agriculteurs ne s’interdisent pas de recourir à la charrue. « C’est long et coûteux, mais si cette intervention reste exceptionnelle, l’effet face aux adventices est probant », confie l’un d’entre eux. Ce même outil est également privilégié après un maïs, lors de semis tardifs. « Dans ce cas, nous labourons avant d’ensemencer l’orge d’hiver avec un combiné de semis classique. »  

LE BLÉ, PLUTÔT CHOYÉ

Le blé tendre d’hiver, culture principale du GAEC, est quant à lui implanté après le passage de plusieurs outils de travail du sol. Post moisson, c’est un déchaumeur à disques ou un canadien qui intervient, en fonction des conditions climatiques. Juste avant le semis, les céréaliers passent un coup d’Agrisem équipé de dents de vibroculteur, à environ 10-15 cm de profondeur « pour avoir un lit de semence optimal », précisent-ils.  Si un blé est implanté derrière un tournesol, un simple passage du combiné Lemken suffit. Il s’agit d’un déchaumeur à disques composés de deux rangées, suivi de deux rouleaux de rappui. A la suite du déchaumeur, sont placés la trémie puis les éléments semeurs, à disques. « Ainsi nous n’effectuons qu’un passage », déclarent les deux associés. Point de précision : les tournesols sont implantés en travers. Ainsi, lors du passage du combiné pour semer le blé, le déchaumeur installé devant le semoir cisaille les cannes de tournesol, améliorant ainsi la capacité des graines de blé à germer.

Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 85€
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Terre de Touraine
Consultez le journal Terre de Touraine au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter du journal Terre de Touraine
Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Terre de Touraine.

Vous aimerez aussi

Sam Schrock et Dominique Rioux, de l'IFV, ont restitué les résultats de l'étude terroir de l'AOC vouvray sur laquelle ils travaillent depuis quatre ans, tant sur le terrain qu'en cartographie derrière un écran. ©N.D
Une cartographie fine du terroir pour guider les choix viticoles

Quatre années d’analyses géologiques et pédologiques livrent une lecture inédite des sols de l’AOC, offrant aux vignerons un outil stratégique pour

Les méthodes Merci et Beerkan ont été expliquées par Olivier Hochedel, de la FDGEDA du Cher. ©C.T
Projet Recouvertt : favoriser la montée en compétences des couverts

Les couverts d’interculture sont aujourd’hui des alternatives agronomiques.

La plateforme multifrais Valifruit recherche de nouveaux producteurs de légumes. ©Valifruit
Tirer son épingle du jeu pour fournir la restauration collective

Alimentation / La restauration collective offre de réelles opportunités pour les producteurs locaux, à condition d’en comprendre les code

À la ferme des Landes, le goût du local se transmet et se partage

En 1996, la crise de la vache folle a créé une défiance chez le consommateur et une chute du marché de la viande.

Les présidents de l'Amil, Cédric de Oliveira et de l'Association des maires de France, David Lisnard, ont tous deux dénoncé le manque de moyens des maires, qui va en s'aggravant. ©N.D
Le challenge des maires se complexifie

Un trop-plein de normes et une contrainte budgétaire qui s’alourdit ont fait partie des sujets clés évoqués lors du congrès des maires d’Indre-et-L

Les producteurs gérant le magasin La Charrette de Chambray-lès-Tours ont revendu la boutique créée il y a sept ans à Truyes. ©N.D
La Charrette a vendu son magasin de Truyes

La fermeture de La Charrette de Truyes, après sept ans d’activité, rappelle que la réussite d’un magasin de producteurs repose sur la présence acti

Publicité