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CONTROLE DES RAVAGEURS
Tours de manège fatals aux corbeaux

Et pan sur l’apex…et PAN-PAN sur le bec. Quand le cauchemar du petit tournesol devient une tragédie de corneilles.

Entre l’apex et le bec, la course contre la montre est lancée depuis les semis. L’apex s’élançant vers le ciel et le ciel pouvant couper son essor en lui envoyant un corvidé vorace. Quand des dizaines de corneilles et de corbeaux freux affluent, c’est affreux pour l’agriculteur. Quant aux petits tournesols et maïs, c’est « adieu la compagnie !» Et c’est là qu’entre en scène le chasseur. Un solo ou un duo pour combattre à la lettre un corbeau par nature anonyme. Chasseurs, agriculteurs, malgré les couacs récurrents des dégâts de gibier, savent se mettre au diapason. Avril c’est leur saison des amours et ils font couple pour clouer les becs des corvidés en surnombre quand le Tonne-fort ne dissuade plus.

Outre la grande cage destinée à piéger les corvidés attirés par un congénère appelant, outre le tir en bordure de nid dans les bosquets dortoir, l’utilisation du manège à corbeaux peut se révéler redoutable quand les conditions et les précautions de mise en place sont réunies. Tireur expérimenté, Jacky Martin intervient actuellement plusieurs fois par semaine pour protéger les semis de tournesol. « Il faut arriver avant le jour, être en place vers 5h45 actuellement, discrètement sans être vu. » Soleil dans le dos, embusqué dans un bosquet ou une haie, le chasseur de corvidés masque aussi mains et visage. « Il faut éviter la bordure du bois, les arbres hauts et la proximité d’un dortoir à moins de 300 mètres. En plaine, une hutte en camouflage sera couverte en branchage. » Le manège à corneilles est planté à 25 mètres avec une vingtaine de formes disposées comme autant de psychés. « Pas plus, si on met du nombre, les corbeaux du secteur viennent agresser les appelants. » A 80%, les prises de Jacky Martin sont constituées par des corneilles, réputées plus méfiantes. Le nombre de neutralisations varie de zéro à plusieurs dizaines. Meilleure matinée en tout début de saison, une centaine de sujets pour 350 cartouches tirées par deux chasseurs. « Côté munitions pour mon 3 coups Beretta, j’utilise des 7/7,5, l’idéal serait du 4, mais c’est cher. » Le chasseur de corbeaux qui dispose d’une autorisation préfectorale évite de venir au même endroit trop souvent. « Je ne viens pas tous les jours, de toute façon il faut espacer les passages, car les corneilles se méfient. Les agriculteurs voudraient parfois que je suis là plus souvent, mais ça reste un loisir, il ne faut confondre chasseur et garde champ ! »

 

Il le dit

Michel Hubert président de l’association départementale de piégeurs agréés

Pour cet ancien technicien de la fédération de chasse d’Indre-et-Loire, il ne faut pas crier au loup juste au printemps. « Je regrette que les formations organisées pour les agriculteurs victimes de corvidés et des pigeons aient peu de succès, et que les attestations de dégâts ne remontent pas ou trop peu au département. Cette désaffection dessert la cause du contrôle des ravageurs des cultures.»

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