Un élevage caprin autonome à Betz-le-Château
La Ferme de la Rabinière a réussi à atteindre l’autonomie en protéines pour son troupeau caprin. Détails sur le système alimentaire de cette exploitation bio de Betz-le-Château.

Plus de trente exploitations caprines en France ont participé à Cap protéines, un dispositif de fermes-pilotes en autonomie protéique. Parmi elles, la Ferme de la Rabinière à Betz-le-Château, avec Marion Joubert, Anne-Cécile Tricoche et Sylvain Yon à la barre, aidés de trois salariés (1,85 ETP). Elle a d’ailleurs gagné le Trèfle d’or, dans le cadre du dispositif Cap protéines caprin. Pour 108 chèvres, cette exploitation bio compte 95 hectares de SAU, dont 23 ha de surface fourragère (luzerne, trèfle violet, prairies permanentes). Une petite partie du fourrage est enrubannée. Cinquante hectares sont consacrés aux grandes cultures à destination des chèvres : maïs grain, lupin d’hiver et de printemps, colza, orge/lupin, blé/ féverole, orge/pois. « Le lupin de printemps devient compliqué avec la sécheresse récurrente », déplore Sylvain Yon. Certaines céréales sont emblavées en mélange, comme la féverole avec le blé, l’orge avec le pois. Elles sont ensuite triées pour mieux gérer la ration. « La féverole est donnée entière aux animaux, mais elle est peu appétente. Il faudrait peut-être investir dans un toaster », considère Marion Joubert. Tout le colza est transformé en tourteau, et l’huile est vendue après décantation. Les aliments sont stockés dans des trémies équipées de vis sans fin, qui convergent vers un chariot, relié aux auges En ce moment, les associés distribuent quotidiennement un repas d’enrubanné et trois repas de foin. En concentrés, les animaux reçoivent par jour : 450 g d’orge aplatie, 150 g de tourteaux de colza, 350 g de maïs 90 g de lupin de printemps, lupin d’hiver, féverole. Trois repas sont donnés à l’auge et deux en salle de traite (maïs). Lorsque le troupeau pâture, souvent par demi-journée, un repas de foin et un demi-repas de concentrés sont supprimés. Chaque chèvre produit en moyenne 1 100 litres de lait par an. 110 000 litres de lait sont transformés chaque année. Les fromages sont vendus principalement en vente directe à la ferme, sur le marché de Loches et dans six Amap. 30 % sont destinés à la fromagerie Jacquin (36) pour affinage, et 20 % en magasins bio. En direct, la bûche fermière (non AOP) est vendue 4,30 euros.