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Une AG nationale sous le signe du bien-être animal

  Eau, alimentation, virus, conception des bâtiments, sont autant de sujets primordiaux qui évoluent face au changement du climat. Afin d’apporter le confort maximum aux animaux, plusieurs experts sont venus présenter leurs travaux lors de l’assemblée générale de GDS France

C’est à Tours que le GDS France (groupement de défense sanitaire) a tenu son assemblée générale annuelle, les 14 et 15 avril. 300 congressistes, issus de toutes les régions de l’Hexagone, se sont réunis deux jours durant afin d’aborder, outre les aspects statutaires, le thème du bien-être animal face au changement climatique. Différents intervenants (INRAe, GDS, Idele, Anses, etc.) ont apporté leur éclairage sur cette thématique très généraliste.  

L’EAU, SOURCE D’ABREUVEMENT ET D’IRRIGATION

Une thématique qui comprend l’accès à la ressource en eau, laquelle revêt une importance cruciale pour l’élevage. Premier intrant en agriculture, chacun sait qu’elle se raréfie. D’après les experts sur place, les aspects agronomiques doivent d’ores et déjà évoluer afin de l’économiser. La couverture des sols pour éviter le ruissellement et maximiser l’infiltration est une nécessité. Elle le sera d’autant plus dans les prochaines années. Sans doute des forages plus profonds devront être creusés, et la mise en place de retenues de stockage auprès de ces ouvrages sera indispensable pour capter la ressource durant les périodes d’abondance. Outre la quantité, c’est aussi la qualité de l’eau qui est un enjeu pour demain, notamment pour la santé des vaches laitières et donc pour l’optimisation de leur production.

DES VIRUS EN PROVENANCE DE CONTRÉES LOINTAINES

Le second volet a concerné les aspects viraux, notamment les maladies vectorielles. Stephan Zientara, directeur du service virologie à l’Anses, est revenu sur le déplacement d’insectes vecteurs de maladies. « Ces mutations évoluent avec le changement climatique, a-t-il précisé. C’est ainsi que certaines maladies jusque-là cantonnées au continent africain, traversent la Méditerranée et se développent dorénavant en Europe. » C’est le cas par exemple du virus Uzutu, originaire d’Afrique du Sud. Certains cas de contamination auprès de l’homme ont été recensés dans le sud de la France. Il s’agit de cas autochtones. Autrement dit, les personnes infectées n’ont pas voyagé avant de contracter le virus. Ils ont bel et bien été contaminés sur le sol métropolitain. D’après le scientifique, ce type de propagation s’amplifiera avec le temps. « La collaboration avec les pays du Sud pour anticiper l’arrivée et les effets de ces virus est une nécessité, a-t-il martelé. En parallèle, il faut mettre les moyens financiers adéquats pour prévenir ces maladies sur notre territoire. » 

ALIMENTS ET HABITAT,  DES ÉVOLUTIONS À PRÉVOIR

L’alimentation animale, troisième thème abordé, concerne avant tout la pousse de l’herbe qui se décale avec le réchauffement climatique. Avec quinze jours à un mois d’avance, les périodes de fenaison évoluent déjà et continueront de le faire. Aussi la diversification des ressources fourragères sera demain la norme. En découlera inexorablement une complexification des rations. L’INRAe effectue d’importantes recherches sur le sujet, avec toujours à l’esprit la volonté d’une autonomie alimentaire et protéique dans les élevages. L’enjeu sociétal passera également par un accès grandissant au pâturage. Enfin, la conception des bâtiments devra évoluer. Une ventilation accrue, la mise en place d’ombrage grâce à des sortes de préau sont désormais des critères qu’il faut prendre en compte dans la réalisation d’un bâtiment neuf. Sans oublier le confort des animaux au champ. Pour faire face aux canicules estivales de plus en plus prononcées, la mise en place d’agroforesterie au sein même des prairies s’avère une solution efficace pour apporter de l’ombre aux animaux. Tous les intervenants sont unanimes : ces différentes évolutions, quoique nécessaires, ne doivent pas être mises en place sans négliger le bien-être des éleveurs. Un nombre important d’entre eux seront en retraite prochainement. Il est nécessaire d’ores et déjà d’attirer des jeunes afin de pérenniser le métier, quel que soit le type d’atelier. Notre souveraineté alimentaire et l’entretien de nos paysages en dépendent.

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