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Déchets verts
Une fertilité accrue avec un compost fait maison

Trois agriculteurs lochois ont investi dans une unité de compostage conséquente, créant ainsi une nouvelle activité parallèle à leur exploitation céréalière.

Sur la commune de Chanceaux-près-Loches à la porte du centre d’enfouissement de la Baillaudière, un énorme tas de compost posé sur une grande plateforme de bitume attire l’œil. Cette nouvelle unité de compostage de déchets verts et de bois n’est pas du fait des collectivités ou d’un grand groupe de gestion des déchets, mais de trois agriculteurs. Jean-Pierre, Christophe et Pierre Raguin, installés à proximité au lieu-dit « les Loups », ont ouvert leur plateforme de compostage en juin. Une initiative née d’un besoin et d’une opportunité. Le besoin c’est celui de leurs terres, dont ils souhaitent remonter le taux de matière organique. Praticiens du semis direct, ils cultivent déjà des intercultures et restituent les pailles. Mais l’apport de compost, dont ils connaissent l’origine, leur permettra d’atteindre en toute sécurité la hausse de 0,5 % de matière organique qu’ils se sont fixés. L’opportunité, c’est la présence à leur porte, du site d’enfouissement de la Coved. Ce grand centre d’enfouissement de déchets ultimes (60 000 t/ an) reçoit aussi quantité de matières vertes des alentours mais qui les exportaient par camions vers des sites de compostage hors Touraine. La possibilité d’une plateforme de compostage à leur porte a séduit l’entreprise devenue le premier fournisseur de la famille Raguin avec 4500 t. Jardiniers et paysagistes professionnels auront aussi accès au site de compost qui doit brasser 5 000 tonnes de gazon, de feuilles, de branches, de caisses et de palettes. Un volume broyé, puis régulièrement arrosé et remué pour favoriser le compostage aérobie qui atteint en cœur de tas 70°C. Tout l'art du composteur réside dans sa capacité à doser le rapport carbone/azote afin de ne pas créer des "faims" d'azote dans les cultures (1). 

Au final, 2200 t de compost mûr et normé (NF 44051) sont obtenues en 4 à 6 mois. Les trois associés projettent d’épandre mille tonnes sur leurs terres à raison de 8 à 15 t/ha puis de vendre le reste. Si le prix de reprise des déchets est gardé confidentiel, le coût du compostage est connu, de l’ordre de 12 à 13 € par tonne. Le compost, « sous-produit du service rendu » est vendu entre 5 et 6 € la tonne. Les trois associés ont investi 220 k€ dans la plateforme de 5000 m2 comprenant un bassin de rétention et un pont bascule. Un montant auquel s’ajoutent l’achat d’un broyeur d’occasion (90 k€), d’un télescopique (75 k€), sans oublier la création d’un emploi à mi-temps qui transforme, en équivalent temps plein, le travail d’un salarié d’exploitation.

(1) les micro-organismes mobilisent au champ l'azote disponible pour digérer la lignine et la cellulose créant une carence d'alimentation

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