Une haie de 800 mètres plantée en zone de captage
A Cigogné, une haie de longueur significative vient d’être plantée sur une parcelle d’Eudes Maussion, avec la Fédération des chasseurs 37. Une première sur la zone de captage de la source de l’Herpenty.

Huit cent mètres, c’est la longueur de la haie plantée le 13 décembre sur une parcelle d’Eudes Maussion, céréalier à Cigogné. Dans cette zone de captage de la source de l’Herpenty, zone Natura 2000 Champeigne, le contrat territorial prévoit des actions pour améliorer la qualité de l’eau, telles que la plantation de haies. Une quinzaine de bénévoles s’est affairée pour terminer le chantier en fin de matinée. Des chasseurs, mais aussi des randonneurs. Deux membres de l’association Les randonneurs en Joué sont en effet venus mettre la main à la pâte. « Quand on se promène et qu’il n’y a pas un arbre, c’est désolant, lance l’un d’eux. Les arbres nous mettent à l’abri du vent, fournissent de l’ombre, et surtout attirent les oiseaux. Sans eux, pas d’animaux et pas de biodiversité. On est donc venus aider, dans l’idée de faire venir d’autres adhérents les prochaines fois. »
Sur une parcelle de 41 hectares en sol calcaire, très filtrant, Eudes Maussion a choisi d’implanter une haie en bord de fossé. « Je le f ais parce que c’est important pour la qualité de l’eau. Cela ne me contraint pas trop puisque la haie sera en bord de fossé, il y avait déjà ici une bande enherbée. Cela évitera le transfert de produits phytosanitaires dans l ’eau. Comme j’habite à côté, l’aspect paysager est aussi entré en ligne de compte », détaille le céréalier, spécialisé en maïs semences. La haie servira évidemment aussi d’abri aux auxiliaires de culture et au petit gibier. La parcelle d’à côté est en MAE outarde canepetière. Eudes y implante une luzerne clairsemée depuis 7-8 ans, pour offrir à l’oiseau un habitat quand il migre.
Le coût de plantation de la haie est supporté par le Département à 60 % et la Fédération des chasseurs 37 à 40 %. Le coût s’élève à environ 2,50 euros le mètre linéaire, dont 1 euro pour la bâche. Valentin Goubeau, technicien de la Fédération des chasseurs, apporte aussi son soutien technique.
DES ESSENCES ADAPTÉES AU CAS PAR CAS
Ce sont ainsi 2 000 plants (des pépinières Bauchery, en Loiret-Cher) qui ont été nécessaires aux 800 mètres linéaires. Une fois reçus, ces plants âgés d’un à deux ans sont « taillés car ils sont livrés avec beaucoup de racines, puis rabattus pour qu’ils tallent et renforcent leurs racines ; ce qui sera à refaire l’an prochain », précise le technicien. Eudes ne voulait pas d’espèces atteignant plus de 2-3 mètres de hauteur et souhaitait une partie d’espèces persistantes. Une douzaine d’essences a donc été sélectionnée en tenant compte de ces critères : genêt, ajonc, cotonéaster, laurier thym, viorne lantane, prunelier, aubépine, églantier, bourdaine, chèvrefeuille des haies, noisetier, fusain… La haie occupe une emprise de 5 mètres de largeur. « C’est une haie quatre rangs, les plants étant installés en quinconce, indique Valentin Goubeau. Les plants sont espacés de 1,50 mètre sur une même ligne, et de 80 centimètres en quinconce. » Une haie quatre rangs sera plus dense et abritera plus facilement l es animaux, qui peuvent venir se réfugier au milieu. Le technicien préconise de préparer le terrain un an avant la plantation, dans l’idéal. « On déroule la bâche au plus tard fin octobre, après un passage de tamiseuse rotative », complète-t-il. Chez Eudes Maussion, la bâche a été installée en septembre. L’agriculteur va devoir protéger les plants, la population de chevreuils étant importante dans la zone. « Je vais installer une clôture électrique autour, que je laisserai les premières années. Cela m’obligera à débroussailler dessous », commente-t-il. Une contrainte qui sera compensée par les nombreux bienfaits de la haie, une fois qu’elle aura pris sa place.