Salon des vins
Vitiloire, un climat propice aux affaires
La 17ème édition de Vitiloire n’a pas failli à sa réputation. La formule du plus gros événement organisé par la Ville de Tours a incontestablement trouvé son public.
Les clés de la réussite de Vitiloire : un salon en plein air, en coeur de ville, calé sur un week-end de beaux jours. Les 25 et 26 mai, 135 vignerons ligériens étaient répartis sur le parvis de la gare, le boulevard Heurteloup et les jardins de la préfecture.
Du Sancerrois au Nantais, 79 appellations étaient représentées. Dans ce village géant, pas besoin de pousser de porte. La clientèle apprécie la facilité avec laquelle elle peut rentrer en contact avec les viticulteurs. « Je suis passée par hasard l’an passé en allant bosser. J’ai trouvé cet évènement vraiment sympa. Ce qui me plaît, c’est qu’on peut discuter avec tous les producteurs qui sont là. Et on achète quelques bouteilles à des prix abordables », témoignait une jeune femme. Ses préférences pour l’instant vont au blanc, qu’elle a découvert avec des amis et qu’elle avoue apprécier de plus en plus. Le rouge, elle verra plus tard, « il faut s’y connaître un peu plus », estime-t-elle. Son amie qui l’accompagnait partage ce sentiment. Elle, c’est avec son père grand amateur de vin selon ses dires, qu’elle a fait ses premières armes. Un peu impressionnée par tout ce qu’elle pressent être du savoir oenologique, elle ose à peine formuler sur ce qu’elle déguste, « de peur de dires des bourdes ».
Des jeunes comme ces deux femmes, les viticulteurs en accueillent surtout le samedi après-midi. Les premiers arrivent pour déjeuner, s’installant sur les grandes tablées installées à cet effet, ou plus simplement sur les pelouses du jardin de la préfecture. Le gros des troupes investit le site à partir de 15 h. Là, ça tourne à plein. Il faut au moins deux personnes sur chaque stand pour répondre à toutes les sollicitations. « Comment vous faites pour trouver des tonneaux bio ? », interroge un visiteur arrêté au stand d’un viticulteur en biodynamie.
Des néophytes aux habitués, le même accueil
Guider les néophytes fait partie du jeu, estime Sébastien Vaillant, de la cave coopérative de Valençay. C’est chronophage et intense, d’autant que ce type de visiteur part au mieux avec une ou deux bouteilles, ce qui n’empêche pas les viticulteurs de les recevoir avec professionnalisme. Et puis ce n’est pas la seule clientèle qu’ils renseignent. Celle que l’on peut qualifier de plus familiale vient naturellement aux affaires. Et c’est par carton de 6 qu’elle conclut le plus souvent le marché, se faisant aider de grooms, mis à disposition par la Ville, pour acheminer les emplettes jusqu’au parking.
Côté exposants, c’est un rendez-vous immanquable donc. Essentiellement composé d’habitués, et cette année de quatre petits nouveaux qui se partageaient un emplacement négocié par la FAV pour les aider à se lancer. C’est le cas de Jennifer Bariou. Cette jeune viticultrice a établi son entreprise il y a un peu plus d’un an, sur un fonds créé de toutes pièces à Azay-le- Rideau, séduite par la variété de cépages du secteur. A Vitiloire, elle présentait un échantillon de ses premières cuvées, en rosé, en rouge et en blanc, dans la seule allée peut-être un peu calme du salon.
Dimanche soir, à l’heure du bilan, la satisfaction était de mise. « Comme tous les ans, cela a démarré très fort le samedi, avec de belles ventes, se félicite Benoit Gautier, président de la FAV. Les gens viennent découvrir, se faire plaisir. Ils déambulent un verre à la main, s’arrête au gré de leurs envies. L’évènement répond à l’esprit du temps, fait de beaucoup de zappings ». Rendez-vous l’an prochain lors du dernier week-end de mai, même lieu… avant que les travaux de la seconde ligne de tram de Tours ne viennent bousculer la formule.