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Aléas climatiques : la colère céleste meurtrit la Touraine

La campagne agricole 2021 restera dans les annales des aléas climatiques. Derniers exemples en date, de nouveaux épisodes de grêle et une tornade spectaculaire.

Après Huismes, Saumur, Chouzé, St Nicolas de Bourgueil, St Aubin-le- Dépeint, Couesmes, Choussy, Oisly, Mareuil-sur-cher, Pouillé, Choussy…, autant d’endroits qui ont subi les affres d’une météo violente, associant pluies torrentielles, vents violents et grêle destructrice quelques jours après le vouvrillon. D’importants dégâts sont déplorés par les producteurs et les habitants dans les grandes cultures, les vignes, les vergers, les bâtiments et les zones boisées. La spectaculaire destruction du clocher en pierre de St-Nicolasde- Bourgueil a fait la Une des médias tout ce week-end. Aux dires de la patronne du café lui faisant face, il n’a fallu que trente secondes au violent tourbillon pour faire vaciller l’édifice qui, dans sa chute, a détruit la moitié du toit avant d’arracher celui de la salle des fêtes.

 

UNE SOLIDARITÉ BIENVENUE FACE AUX DÉGÂTS

Sur son parcours, la tornade, nourrie par un imposant cumulonimbus, avait occasionné d’importants dégâts du côté de Chouzé-sur-Loire, prenant pour cible le hameau de Port Gué puis le faubourg sud de St-Nicolas, sans épargner la toiture de la coopérative SNB. Après avoir ravagé une partie du bourg, l’impressionnant phénomène météo (lire encadré page 2) a détruit partiellement les toitures des chais des domaines de la Jarnoterie et Olivier au lieu-dit l’Epaisse, avant de déchiqueter les premiers acacias de la forêt.

 

Une fois la frayeur passée, une solidarité spontanée s’est rapidement mise en place comme pour conjurer le méfait céleste. C’est ce que retiendront Patrick Olivier, le président de l’appellation, et Karine Rezé, viticultrice de la Jarnoterie. « Très vite, des gens sont venus, des hommes du métier que nous ne connaissions pas sont montés sur les toits pour nous aider et rapiécer sommairement les faîtages. Nous avons mis à l’abri la cartonnerie, les étiquettes. Mais vraiment, toute cette énergie bénévole nous a fait du bien », exprime la viticultrice.

 

Même scénario à la SNB où l’équipe de Stéphane Duvnjak a récupéré les ballots Adivalor égaillés et mis hors d’eau les palettes de cartons. Partout, les débris de toitures jonchent le sol. Des maisons anciennes paraissent avoir été bombardées, des portails sont défoncés, des murets effondrés, de vieux têtards mis à bas.

 

DES GRÊLONS « TRANCHANTS »

L’appellation touraine ne ressort pas indemne de l’épisode orageux. Quand St-Nicolas subissait la tornade, le pays sauvignon du Loir-et-Cher endurait pratiquement à la même heure l’assaut d’un nuage d’orage qui s’est abattu sur environ 200 ha et s’est acharné sur la commune de Choussy. La grêle et le vent ont cassé les brins à hauteur du fil supérieur. Les impacts attestent du la violence d’un phénomène aussi brutal que rapide. « En 10 minutes tout était plié », raconte Christophe Péguet qui déplore la perte de vendange sur 5 ha.

 

Le même jour, c’est une averse de grêlons, gros comme des balles de ping-pong selon Bruno Panvert et Sébastien Delareux, qui a haché menu en quelques minutes les grandes cultures et les vergers sur un peu plus d’un kilomètre de large. « J’ai perdu 25 ha de céréales à bon potentiel dont 10 ha de quinoa sous contrat », déplore Bruno Panvert. Quant à Sébastien Delareux, victime comme son voisin Guy Carlu des grêlons sur les pommiers, il estime sa perte à 120 k€ de chiffre d’affaires dont 80 k€ sur les pommiers. « L’essentiel a été protégé par les filets mais les vielles installations n’ont pas tenu face à un mitraillage pareil ».

 

A Couesmes, Quentin Guerche, éleveur bovin viande de 34 ans, raconte : « Le couloir de grêle est assez étroit, des parcelles ont été touchées, d’autres pas du tout. Ça n’était pas des grêlons ronds mais plutôt de gros glaçons tranchants qui ont déchiqueté les maïs, les tournesols et les céréales à paille. Pas gagné que les cultures de printemps repartent. Si oui, elles accuseront un retard. C’est triste, le début de cycle était prometteur : bonne levée localement, suffisamment d’eau. Personnellement je suis assuré, mais j’ai une pensée pour ceux qui ne le sont pas… L’expert est débordé ! La ration des vaches sera compliquée chez certains sans doute. En céréales à paille, les épis sont présents mais éclatés, beaucoup de grains au sol. Très difficile d’estimer les dégâts, mais un taux de 50 % de perte sur céréales ne serait pas surprenant. » La situation financière des exploitations les plus touchées va être très affectée. Le réseau FNSEA 37 s’est mobilisé. Une visite du directeur de la DDT est prévue le vendredi 25 juin pour faire le point sur la situation. Les agriculteurs concernés sont par ailleurs invités à faire part des dégâts subis sur le site https:// urlz.fr/fXK2.

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