Enseignement
« Découvrir l'agriculture française »
Dans le cadre du programme européen Erasmus, une jeune finlandaise de 17 ans est arrivée à la MFR de Neuvy-le-Roi pour découvrir, entre autres, la production agricole française. Longtemps méconnue des filières professionnelles, l’équipe pédagogique souhaite développer l’expérience.
Dans le cadre du programme européen Erasmus, une jeune finlandaise de 17 ans est arrivée à la MFR de Neuvy-le-Roi pour découvrir, entre autres, la production agricole française. Longtemps méconnue des filières professionnelles, l’équipe pédagogique souhaite développer l’expérience.
Depuis fin février, un air finlandais souffle à la MFR de Neuvy-le-Roi. Mila Jääskela, 17 ans, a quitté sa province natale du sud de la Finlande pour rencontrer les apprenants du nord de la Touraine. Cette jeune femme a choisi la France pour réaliser son stage d’étude, à l’aide du programme européen d’échange pédagogique Erasmus. Non issue du milieu agricole, elle suit dans son pays une formation dans un lycée agricole, avec une spécialisation en élevage. Elle est venue appréhender les formations dispensées à la MFR du nord Touraine, notamment celles spécialisées en vente en jardinerie et en animalerie. Malgré la barrière de la langue (bien que Mila parle finnois, suédois et anglais couramment), elle est la première de son école à réaliser son stage dans l’Hexagone. « Beaucoup de mes camarades le font dans l’un des pays proches de la Finlande comme le Danemark, explique-t-elle. Moi j’ai fait le choix de venir en France pour plusieurs raisons. Tout d’abord, je voulais découvrir la culture de l’Europe de l’Ouest. La variété des paysages m’a également motivée, on ne rencontre pas du tout la même typologie que dans mon pays natal. Et puis le climat ! On sent que l’on est bien plus au sud que chez moi, et c’est plutôt agréable en cette fi n de saison hivernale », sourit-elle.
UNE VOLONTÉ DE PÉRENNISER L’EXPÉRIENCE
Grâce au système éducatif finlandais, une bourse permet de financer le transport aérien pour se rendre en France. « Sur place, nous ne demandons aucune participation financière, détaille Pierre Morawski, moniteur d’éducation à la MFR. L’objectif étant d’avoir un système d’échange avec d’autres établissements scolaires en Europe. Nous aspirons réellement à créer une relation gagnant-gagnant avec d’autres écoles pour que des jeunes de chez nous soient accueillis dans les mêmes conditions que Mila. » Actuellement, Mila dort la semaine à l’internat de la MFR, comme la totalité des apprenants présents sur le site. Celui-ci étant fermé le week-end, elle est hébergée par les membres de l’équipe pédagogique. « Afin de développer ces partenariats et d’accueillir plus de jeunes étudiants étrangers, nous réfléchissons à investir dans des logements proches de la MFR, qui nous permettraient de les loger dans les meilleures conditions », complète le moniteur.
UNE EXPÉRIENCE EN EXPLOITATION AU PLANNING
D’ici la mi-avril, Mila effectuera trois semaines de stage dans une exploitation. « Je veux voir comment une exploitation d’élevage fonctionne en France », affirme la jeune étudiante. Pour des raisons pratiques, notamment de communication, l’équipe pédagogique de Neuvy-le-Roi a déniché localement une agricultrice bilingue. Lucie Oger, installée depuis 2020 sur la commune des Hermites, a repris l’exploitation familiale spécialisée en vaches laitières. Elle y a développé un atelier de transformation dès son installation. L’occasion pour l’étudiante finlandaise de découvrir la production laitière, mais aussi la fabrication de fromage, à la française ! Une expérience sans doute inoubliable, pour celle qui aspire à terme détenir son propre parc zoologique dans son pays d’origine. L’occasion aussi pour les apprenants de la MFR de susciter des vocations. « Qu’ils soient en apprentissage ou qu’ils réalisent des stages réguliers, nous souhaitons convaincre nos apprenants d’effectuer un stage à l’étranger, développe Pierre Morawski. C’est pour eux l’occasion de s’ouvrir au monde. » Déjà, bon nombre de jeunes, dont 85 % sont originaires d’Indre-et-Loire, s’intéressent au sujet et envisagent peut-être, un jour, de s’envoler pour l’Europe du Nord.