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Volailles festives : « les clients sont là »

Les éleveurs de volailles, comme les autres producteurs, ont vu leurs circuits de commercialisation évoluer en cette année si particulière.

L’approche de Noël, qui pouvait inquiéter ceux qui proposent des volailles festives, semble s’annoncer sous de bons auspices.

Cette année bouscule les codes de commercialisation pour les producteurs et apporte son lot d’inquiétudes. A l’approche des fêtes de Noël, on pense notamment aux producteurs de volailles festives, et à l’ombre des restrictions qui pourrait planer sur la période de fin d’année. Mais finalement, l’optimisme est plutôt de mise.

 

Le premier confinement avait déjà créé une situation inédite, modifiant l’équilibre des réseaux de commercialisation. « On vend d’habitude nos poulets, pintades, canards et canettes sur les marchés, en boucheries, en épiceries et en restaurants. On a perdu le débouché des restaurants, en revanche les ventes en épiceries, boucheries et sur les marchés ont beaucoup augmenté, relate Dany Pawula, éleveur de volailles à Ferrière-Larçon. L’un dans l’autre, nos ventes ont augmenté de 20-30 %. On a même gardé depuis une part des clients gagnés sur les marchés. »

 

Pour d’autres, la situation a été un peu différente. C’est le cas de Guillaume Piochon, éleveur de volailles à Neuvy-le-Roi, qui vend sur les marchés et dans les magasins La Charrette de Chambray-lès-Tours et Truyes. « Pendant le premier confinement, les magasins de producteurs ont bien fonctionné. Par contre, les marchés, comme ceux des Halles de Tours et d’Amboise ont été fermés », raconte- t-il. Et le gain de clients à La Charrette n’a pas compensé le manque à gagner. Une nouvelle clientèle a en revanche été séduite par les magasins de producteurs, de façon durable pour une partie.

 

Autant d’animaux que d’habitude

A l’annonce du confinement automnal, l’inquiétude a pu poindre à l’horizon des fêtes. Les consommateurs seront-ils au rendez-vous des produits festifs ? Quoi qu’il en soit, les jeux étaient faits pour les éleveurs de volailles, qui avaient bien sûr commandé leurs animaux depuis longtemps. Ce qu’explique Dany Pawula : « On a passé en mars nos commandes d’oies et en avril celles de chapons, en tablant sur 1 000 volailles festives, dindes et poulardes comprises. On ne pensait pas que la situation sanitaire durerait jusqu’à la fin de l’année donc on avait prévu le même nombre d’animaux que les autres années. »

 

Guillaume Piochon a, lui aussi, été optimiste : « J’ai pris plus d’animaux que l’an dernier, en me disant que la demande serait forte si on était encore confinés. Donc depuis juin, j’ai mes oies, dindes, coqs pour les chapons et poulardes. » Il a maintenant à vendre un peu plus de 1 000 volailles, dont 350 chapons, 250 canards et 150 poulardes.

 

Sur les marchés, les commandes commencent à arriver depuis le dernier week-end de novembre. « Elles arrivent de plus en plus tard dans l’année, ce n’est pas un phénomène nouveau, note l’éleveur de Neuvy-le-Roi. Peut-être que certains clients vont attendre le 15 décembre, pour voir ce qui sera annoncé précisément pour Noël. » Dany Pawula voit aussi les commandes se multiplier, « pour l’instant, les clients des marchés commandent comme d’habitude. Ils demandent simplement des gabarits moindres puisque les tablées seront plus petites. Si on voit que nos grosses volailles ne partent pas, on les vendra découpées. » Quelques gros gabarits sont tout de même achetés, mais c’est en effet le point d’incertitude pour ces ventes festives.

 

Des clients au rendez-vous du « manger local »

Les Français ont en tout cas envie de se faire plaisir, peut-être pour compenser la frustration de l’année 2020 ? « Je trouve que les clients se soucient peu du prix cette année, et ils commandent de belles volailles, quel que soit le nombre de convives qu’ils auront à table, constate Guillaume Piochon. J’espère juste que les chapons et poulardes, qui sont typiquement des volailles festives, s’écouleront. » S’il est un avantage à tirer de la fermeture des restaurants, ce sera peut-être les repas à domicile du jour de l’An. Les producteurs s’attendent à vendre plus pour cette occasion que les autres années, l’option du réveillon ou du 1er janvier au restaurant n’étant pas envisageable.

 

Les éleveurs se montrent optimistes, grâce aussi au soutien qui leur est apporté. « Les clients sont là, et certains nous ont même annoncé qu’ils achèteraient davantage si jamais nous avions du mal à écouler nos animaux », précise Dany Pawula. Les clients professionnels jouent aussi le jeu et certains restaurateurs sollicitent les producteurs locaux pour intégrer leurs volailles dans les menus de Noël à emporter. Une solidarité collective bienvenue.

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