Aller au contenu principal

Le lissage en frais favorise la régularité des fromages

A la Ferme des Âges* au Blanc (36), vendre des pouligny-saint-pierre au juste poids requiert une certaine maîtrise en fromagerie. Le lissage en cours d’égouttage permet d’atteindre cet objectif et de proposer un fromage d’un volume régulier.

 

Le cahier des charges de l’AOP pouligny-saint-pierre précise que le fromage doit peser au moins 250 grammes. Lors des contrôles qualité et des dégustations, Jean-Luc Roy, animateur de l’ODG (organisation de défense et de gestion), avait constaté au fil des ans d’importants écarts de poids pour un produit similaire.

 

« De ce constat, une formation nous a été dispensée en 2017, mettant en avant que les fromages trop lourds n’étaient pas valorisés à leur juste valeur. C’était à nous, producteurs, de trouver le levier pour confectionner un fromage de 250 grammes en réduisant la quantité de lait nécessaire », resitue Philippe Gervais, directeur d’exploitation de la Ferme des Âges.

 

Une source d’économies

A cette époque aux Âges, un pouligny-saint-pierre nécessitait 1,95 litre de lait contre 1,76 en 2019. Ce gain de 19 grammes, répercuté sur une production annuelle de 65 à 67 000 fromages, représente une économie induite de plus de 20 000 euros. La dynamique collective « nous a permis, à tous, de prendre du recul sur nos méthodes de production. Ce sont dans les détails et la maîtrise que l’on parvient à améliorer nos marges. Pour se remettre en cause, il faut avoir l’esprit disponible », estime le directeur de la Ferme des Âges. Pas de révolution dans l’alimentation du troupeau, ni dans sa gestion ; juste une réorganisation du travail et une nouvelle approche du lissage qui ont contribué à ce gain de 19 grammes, « nous avons réduit notre volant de sécurité », avance Philippe Gervais.

 

Concrètement, après avoir préparé les tables avec les blocs moules, moulé les fromages et effectué un pré-lissage grossier, les fromagères peuvent réaliser 8 à 9 heures après le début du moulage le lissage définitif avec une spatule. « Ce qui permet de les égaliser, alors qu’ils sont encore très frais pour plus de maniabilité. Si besoin, nous sacrifions un fromage pour compléter le manque de caillé lors de l’opération de lissage et ainsi obtenir des fromages d’un volume identique qui finiront de s’égoutter de manière équilibrée », détaille le directeur d’exploitation.

 

Cette manoeuvre minutieuse s’adapte à l’évolution de la composition du lait ; selon sa richesse, le lissage peut être décalé d’une heure. Réalisé trop tard, il s’effectuera sur des fromages plus secs, qui perdront alors en uniformité et seront plus lourds. Sur l’appellation pouligny-saint-pierre, chaque éleveur a revu son approche. Cet élan collectif permet aujourd’hui de proposer à la vente des produits harmonisés de 250 g.

 

* Ferme de l’EPLEFPA Naturapolis de Châteauroux.

Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 85€
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Terre de Touraine
Consultez le journal Terre de Touraine au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter du journal Terre de Touraine
Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Terre de Touraine.

Vous aimerez aussi

Descartes : un nouveau boucher passionné

À Descartes, Steven Lardin, 32 ans, a repris la boucherie du centre-ville en juillet dernier.

L'essor de l’industrie laitière en Touraine

Entre 1890 et 1930, la Touraine connaît une véritable mutation laitière, marquée par l’émergence des laiteries, la naissance des coopérat

(photo principale)
Adeline Hergault, technico-commerciale passionnée

L’élevage coule dans les veines d'Adeline Hergault et elle partage ce point commun avec les éleveurs qu’elle suit en tant que technico-commerciale

Le moha présente un bon pouvoir couvrant grâce à un tallage important, limitant le développement des adventices lors de l’interculture.
Le moha, un fourrage estival taillé pour la chaleur

Face aux étés secs, Jacky Girard implante en dérobé du moha, un fourrage appétent qui sécurise les stocks et prépare la culture suivante.

Le programme Herbe et Fourrage impulse des projets de recherche coconstruits avec les éleveurs, afin d’être en adéquation avec leur interrogations.
Un réseau dynamique répondant aux interrogations des éleveurs

Le programme Herbe et Fourrages accompagne depuis plus de dix ans les éleveurs de la région dans la gestion de leurs systèmes fourragers.

La réunion du 24 juillet a permis aux éleveurs de faire remonter toutes leurs interrogations sur la main-d’œuvre vétérinaire, la contention, la faune sauvage, les différentes conséquences financières.
Tuberculose bovine : le bilan et les mesures à venir

Un an après la découverte d'un foyer de tuberculose bovine dans le département, service de l'Etat, GDS et éleveur font le point.

Publicité