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Masque en tissu : un intérêt sous conditions

Le masque en tissu, fabrication maison est-il utile face au virus ? Réponse du docteur Eric Gaudouin, médecin chef de service Santé Sécurité au Travail à la MSA Berry-Touraine.

Où trouver un masque? A consulter la carte interactive Touraine-Berry de JA37 (voir lien en fin d'article) https://www.google.com/maps/d/viewer?mid=1OLbfnjLFEWVWv4hQESfQkl4kU9Jl89go&ll=46.95122281301815%2C0.8478838903830592&z=8

 

 

Le 2 avril dernier, l’Académie de Médecine validait l’intérêt du port d’un masque adopté depuis longtemps en Asie. Dans son communiqué, l’assemblée de sages estimait que « le port d’un masque anti-projection par la population est à la fois une mesure de prévention et un acte de civisme en situation d’épidémie de virus à tropisme respiratoire ». Son communiqué précisait, en outre, que cette mesure a contribué à une réduction du taux de contagion du Covid-19 à Taïwan, Singapour et en Corée du Sud. Un intérêt partagé par le médecin chef de la MSA Berry-Touraine.

 

Que penser des masques artisanaux que l’on voit apparaître ici et là, dans un contexte de pénurie de masques chirurgicaux et FFP2 ?

Eric Gaudouin : Tout d’abord, il est important de préciser qu’il faut réserver les masques médicaux - chirurgicaux et FFP2 - aux soignants car ils interviennent au plus proche des malades infectés par le coronavirus. Ceux qui en possèdent peuvent les confier à leur médecin traitant ou à l’infirmière libérale. Ce don contribuera à préserver leur santé. Ils resteront ainsi en capacité de nous soigner. Quant aux masques en tissu, ils sont conseillés par l’Académie de Médecine car ils interviennent en complément des gestes barrières.

 

Comment agissent ces masques faits maison ?

E. G. : Ces masques limitent le fait qu’un malade en période d’incubation, puis symptomatique ou non, excrète le virus vers l’extérieur, par l’intermédiaire des gouttelettes émises par sa respiration et encore plus, par sa toux. Il s’agit d’un geste barrière supplémentaire, qui s’ajoute au respect de la distanciation sociale (garder une distance d’au moins un mètre entre deux personnes) et du lavage fréquent des mains.

 

La protection fonctionne dans les deux sens, on se protège soi-même en protégeant les autres ? Mais c’est à condition que tout le monde en porte ?

E. G. : La finalité d’un tel masque n’est pas de se protéger soi-même, mais de protéger les autres. Et de fait, le port d’un même masque par les autres permettra d’être protégé soi-même ! C’est donc une action individuelle à visée collective. Comme l’indique l’Académie de Médecine, « en France, dans ce contexte, le port généralisé d’un masque par la population constituerait une addition logique aux mesures barrières actuellement en vigueur. Il serait raisonnable de le porter pour les sorties nécessaires en période de confinement. Afin que la levée de ce confinement puisse être la plus précoce et la moins risquée possible, il faudrait qu’elle s’accompagne d’un maintien des gestes barrières et, parmi celles-ci, du port d’un masque grand public par la population ».

 

Le port du masque est-il la condition d’un retour au travail dans les entreprises ?

E. G. : Le retour au travail nécessitera de respecter les préconisations telles qu’elles sont décrites par branches d’activité sur le site internet de la Mutualité Sociale Agricole *. La distanciation sociale sera la règle. A celle-ci, il faudra ajouter le port d’un masque afin de se protéger les uns, les autres, au cours d’activités nécessitant une certaine promiscuité. Une bonne organisation du travail et une parfaite gestion des espaces devraient permettre de limiter au maximum ces situations à risque. La MSA a publié des fiches thématiques sur son site.

 

Avec la pénurie de masques du commerce, peut-on se protéger soi-même en fabriquant ses propres masques ?

E. G. : Oui du fait de la pénurie de masques, il convient donc de fabriquer soi-même ces masques artisanaux en tissu. Quelques règles de bon sens doivent s’appliquer. Le tissu doit être à mailles serrées et couvrir parfaitement le nez et la bouche. Il est préférable de disposer plusieurs couches de tissu. Attention, ces masques doivent néanmoins permettre une respiration aisée.

 

Quelles sont ses conditions d’emploi ?

E. G. : Avant de mettre ce masque, il faut se laver les mains au savon, ou au gel hydroalcoolique. Une fois en place, on évitera d’y toucher. On peut le garder une demi-journée, pas plus. Il faudra alors l’enlever en le saisissant par l’élastique, sans toucher la partie faciale. Il sera rangé dans un sac plastique pour être lavé. Les consignes de lavage sont au moins 30 mn à 60°C.

 

Peut-on considérer le port du masque comme un geste barrière de plus ?

E. G. : Effectivement, nous devons garder en mémoire que le port d’un masque en tissu dit “artisanal”, n’exonère aucunement l’utilisateur de l’application systématique et rigoureuse des gestes barrières dont le lavage fréquent des mains, ainsi que le respect de la distanciation sociale, nécessaires pour lutter contre cette pandémie virale. n *msa.fr Pour en savoir plus sur la fabrication de masques en tissu : https://telechargement- afnor.com/masques-barrieres

 


La Touraine se mobilise

 

A l’image du collectif des « couturières masquées » de Tours, des couturières du monde rural ont lancé, parfois dès le début du confinement, leur ligne de masques en tissu. La MSA a aussi fait preuve de réactivité en activant son réseau de terrain nouvellement élu. 

Trois jours après l’annonce du confinement, Aurélie Vanden Wildenberg transformait son atelier « Ma Bulle Couture » à l’Ile Bouchard en petit arsenal d’armement contre le coronavirus. A partir du schéma diffusé par le CHU de Grenoble, elle a découpé ses premiers patrons ; une pièce polaire entre deux pièces coton puis sa Singer a fait le reste. Depuis, elle confectionne le modèle Afnor, lavable à 60 °C, un intissé polypropylène ayant remplacé le polaire. Artisans, commerçants, pompiers, les clients sont rapidement venus des alentours par le bouche-à-oreille et, devant l’afflux de commandes, elle cède à la demande de mode d’emploi et tissus adaptés à ses clientes habituelles pour une confection maison. Prix de vente, 6 euros la pièce.

 

Les déléguées MSA engagées

Discrètement, la MSA a elle aussi agi localement en mobilisant son réseau de délégués. « Nous avons informé nos anciens et nos nouveaux élus des besoins en masques des Marpa, de nos installateurs Présence Verte ou du service des tutelles », raconte Andrée Manès, directrice adjointe de la Caisse en charge du réseau. C’est ainsi que la mutuelle, au plus près du terrain, a pu rapidement lancer la fabrication de masques en tissu par des petits ateliers cantonaux, voire par les déléguées elles-mêmes. « Nous avons aussi commandé des visières de protection fabriquées par des imprimantes 3D. » Dans les 15 premiers jours d’avril, environ 500 masques ont été livrés à des professionnels. Un travail de réseau qui va continuer de fonctionner au gré des besoins. Après les professionnels de santé, la MSA va informer les employeurs de main-d’oeuvre des possibilités d’équipement en masque.

 

Où trouver un masque? 

https://www.google.com/maps/d/viewer?mid=1OLbfnjLFEWVWv4hQESfQkl4kU9Jl89go&ll=46.95122281301815%2C0.8478838903830592&z=8 

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