Une sécheresse implacable pour tous
Devant les niveaux d’eau très bas, les accusations envers l’irrigation vont bon train. Pourtant, c’est bien les conditions climatiques naturelles qui conduisent à cette situation.

La poursuite de la sécheresse amplifie les dégâts. La Fédération de la pêche est amenée à organiser des tentatives de sauvetage de poissons dans les étangs qui s’assèchent. A cette occasion, il n’est pas facile de résister à la mise en cause de l’irrigation, bouc émissaire habituel.
Dans un communiqué de presse, l’UDSEA a rappelé la réalité. C’est l’absence de pluies depuis la mi-juin 2019, les fortes chaleurs et un déficit pluviométrique ancien persistant depuis août 2018 qui expliquent les niveaux très bas. Ce sur l’ensemble du bassin et plus encore dans le Massif Central et le Berry. La surface irriguée est très réduite dans le bassin et, irrigation ou pas, cela ne change rien sur les niveaux exceptionnellement bas atteints. La Vienne illustre bien la situation.
Les prélèvements de juillet et début août représentaient moins de 3 % du débit. Celui-ci a baissé de 20 % depuis fin juillet et l’arrêt de l’irrigation n’a pas redressé les niveaux. Il faut être humble, c’est la nature qui commande, elle est implacable. Chacun est impuissant face aux impacts très lourds du manque d’eau, que ce soit pour les cultures en place ou à venir (non semis de colza et prairies), l’élevage, la viticulture, l’arboriculture et les milieux naturels.
Bien conscients de cette impuissance, les agriculteurs souffrent en silence. C’est ce que l’UDSEA a rappelé lors de la rencontre avec les parlementaires. En hiver, une rivière comme la Vienne a un débit 10 fois supérieur à celui de l’été. La solution est de capter, collectivement, l’eau hivernale pour la restituer l’été. Cela nécessitera de lourds investissements.