Aller au contenu principal

S’adapter, le maître-mot de la laiterie de Verneuil

La conjoncture de l’année 2020, inédite avec son marché complètement bouleversé, a compliqué la tâche de la coopérative du Sud Touraine. Mais celle-ci a su s’adapter et continue à anticiper les évolutions, une stratégie qui lui réussit.

On s’en est bien sorti en 2020, vu le contexte », a introduit le président de la coopérative laitière Touraine Berry, Philippe Bruneau, lors de la réunion d’information annuelle du 24 septembre. Et l’outil de Verneuil a une marge de progression. « On a du potentiel pour fabriquer plus de beurre, mais il faut trouver un équilibre avec le lait UHT. En lait de chèvre, on est au plafond du gisement laitier, mais on pourrait également en transformer plus », a précisé François Lecareux, nouveau directeur depuis janvier.

 

Les dirigeants restent prudents sur le segment du lait bio, le marché ne leur paraissant pas assez rémunérateur pour le producteur. Il répond à une demande, mais les clients ne veulent plus payer son prix. Car Philippe Bruneau l’a rappelé, « la laiterie récompense la création de marge. » La prime Délices de Touraine a ainsi été augmentée de 12 à 15 euros/1 000 litres, et une prime de résultat a été créée pour le lait de qualité « lait cru ».

 

Ce qu’elle fait, la coopérative le dit et le montre. « L’investissement dans la communication a été une réussite, s’enthousiasme le président. La page Facebook notamment a créé une communauté de clients, producteurs, salariés, qui sont des ambassadeurs. Notre cible a été rajeunie, elle est passée de 45-55 ans à 25-45 ans. » Les exploitations collectées auront également bientôt à leur disposition des panneaux identifiant la laiterie, à installer à l’entrée de leur ferme.

 

Parmi ces exploitations adhérentes, depuis 2017, un tiers sont de nouvelles venues ou ont au moins un membre nouveau. C’est la moitié dans les élevages caprins. « Une situation qui n’est pas due au hasard, mais à notre travail avec la chambre d’agriculture, les communautés de communes, le pays, depuis plus de dix ans », a indiqué Philippe Bruneau, qui a souligné la stabilisation du nombre d’exploitations bovines et caprines collectées.

 

LES ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX EN TOILE DE FOND

Une table ronde a été consacrée aux thématiques du carbone, HVE et biodiversité, « contraintes ou opportunités ? ». Hervé Denis, viticulteur et président de la coopérative de Montlouis (37), a témoigné de la mise en place de la certification HVE au sein de sa coopérative. « Ce sont des contraintes supplémentaires pour les producteurs, de l’administratif, mais c’est un progrès, estime-t-il. Aujourd’hui les clients demandent qu’on produise plus propre. Pour nous, c’est un droit d’accès au marché, une sécurisation des volumes, plus qu’une valeur ajoutée. »

 

Elodie Hégarat, conseillère en grandes cultures et biodiversité à la chambre d’agriculture de l’Indre, a mis en avant l’intérêt d’identifier et d’entretenir la diversité végétale, animale, génétique et des écosystèmes sur son exploitation. « Haie, bande enherbée, talus… favorisent les auxiliaires de cultures. L’impact positif sur les marges est réel quand on arrive à se passer grâce à eux de traitement contre les bioagresseurs, souligne la conseillère. On peut travailler sur la fertilité du sol, la façon de travailler le sol, la valorisation des prairies, l’optimisation des intrants… »

 

Le sujet du carbone a été abordé par Franck Moreau, éleveur de chèvres bio et administrateur de France carbone agri. Pour lui, le Cap’2ER niveau 2 (mise en place du plan d’actions défini) est un outil pour réduire les gaz à effet de serre, « mais surtout une réflexion technico-économique. En bovin lait, une fois les actions mises en place, on aboutit d’ailleurs en moyenne, à une économie de 17 euros/ 1 000 litres de lait. » Le tonnage de carbone évité au bout de 5 ans est valorisable en crédits. « Cette plus-value correspondant au tonnage évité au bout de 5 ans doit bénéficier aux producteurs. Elle récompense un investissement, une mélioration des pratiques », analyse-t-il.

 

C’est sûr, ces leviers environnementaux représentent autant de défis à relever.

 

Plus d'infos dans votre journal en version papier.

Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 85€
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Terre de Touraine
Consultez le journal Terre de Touraine au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter du journal Terre de Touraine
Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Terre de Touraine.

Vous aimerez aussi

« C’EST IMPORTANT DE TRAVAILLER AVEC QUELQU’UN QUI A LA MÊME VISION DES CHOSES QUE NOUS »

Au Louroux, Hein Van de Pol délègue la majorité des travaux des champs à des entrepreneurs de travaux agricoles.

Une journée départementale caprine riche en informations pour les éleveurs

Mycoplasmes, déclarations de mouvements, point sur la filière AOP, subventions… Les éleveurs caprins ont fait le plein d’informations utiles lors d

Anticipation et flexibilité : deux leviers pour optimiser son pâturage

Optimiser sa ressource en herbe via une gestion serrée de son pâturage peut être source d’économie et d’amélioration de l’autonomie alimentaire du

« Il faut bien se préparer ! »

Les chambres d’agriculture 36 et 37 et la laiterie de Verneuil ont invité de futurs installés à visiter une exploitation à céder et une récemment r

Aides animales 2024 à demander sur Telepac

Les aides animales peuvent être demandées sur Telepac à partir du 1er janvier 2024

UNE NOUVELLE BERGERIE POUR UN CONFORT DE TRAVAIL AMÉLIORÉ

Le Gaec Dubus Derville, en élevage bovin et ovin à Chaillac dans l’Indre, utilise sa nouvelle bergerie de 250 places depuis un an.

Publicité